FEMEN
"Every Wooman is a riot" (Chaque femme porte en elle la révolte)
Pour cette étude, nous nous sommes exclusivement appuyées sur le manifeste FEMEN, car toute l'histoire de ce mouvement y est répertorié clairement et nous estimons cette source sûre. En outre, ce manifeste croise parfaitement la littérature avec l'histoire du mouvement.
Nous considérons les actions des FEMEN comme des mouvements de foule puisque ces dernières, bien qu'en petit nombre lors de leurs apparitions, profitent des gros rassemblements la plupart du temps et provoquent ainsi un mouvement de foule à proprement parlé.
Manifeste FEMEN par les éditions Utopia, collection Dépasser le patriarcat.
A toutes nos sœurs en lutte.
A la nouvelle génération de femmes qui devront
à leur tour se battre pour n'avoir plus jamais honte
du sexe entre leurs cuisses et œuvrer pour un monde
de justice et d'égalité.
A toutes les héroïnes anonymes à travers le monde
celles qui s'élèvent contre la violence, l'inégalité,
l'oppression, l'humiliation et l'injustice.
A celles qui résistent par un refus, par un cri,
par une image, par un mot ou un geste.
A toutes les femmes qui lèvent leur menton, dressent
leur poitrine, et brandissent leur poing.
A toutes, fières, courageuses et victorieuses.
-Dédicace du manifeste FEMEN
Le logo est la figure stylisée de la lettre F (f) de l'alphabet cyrillique .
(Un écho à la forme de seins féminins)
- Petit historique du mouvement :
- Les débuts du mouvement :
Ce mouvement prend sa source en 2008 lorsque Anna Hutsol, ukrainienne fonde le mouvement afin de lutter contre le tourisme sexuel et la prostitution dans son pays. Les premières campagnes se font sous forme de performances de rues ; les premières ont lieux à Kiev. Mais le nouveau groupe de contestation à d'abord du mal à attirer l'attention du public et des médias pour leurs performances … Alors en 2010, elles découvrent leur « arme de déstabilisation du système patriarcal oppresseur : La manifestation seins nus !
- Alors, ces premières actions seins nus ?
En décembre 2010, cinq activistes s’introduisent seins nus dans un bureau de vote pour les élections présidentielles avant l'arrivée de Ianoukovitch, le candidat et futur dictateur ukrainien. Elles brandissent des pancartes arborant le slogan « stop raping the country » (traduction : arrêtez de violer le pays) et elles annoncent ainsi qu'anticipent l'arrivée prochaine de la dictature et de la guerre.
Grâce à cette action, le groupe d'activistes parvient enfin à attirer l'attention et obtient une diffusion plus large par les médias à échelle locale et internationale. Dès lors, FEMEN fait face aux régimes dictatoriaux de l'ancienne URSS. A présent, le groupe activiste sort de ses frontières et accomplis des opérations commandos dans ses pays voisins (toujours seins nus) comme la Russie et la Biélorussie.
- Et là, problème : la répression d’état …
Décembre 2011 FEMEN organise sa première manifestation à Moscou en opposition à la politique de Poutine devant la cathédrale du Christ-Sauveur avec le slogan « God, throw away the King » (Dieu, jette le roi). Quelques mois plus tard : un groupe de punk russe, les Pussy Riots sortent leur prière anti-Poutine dans la même cathédrale et en reprenant le même slogan dans leur chanson. (Tout pareil comme elles !)
Même mois à Minsk en Biélorussie, Alexandra Nemchinova, Oksana Shachko et Inna Shevenko manifestent pour dénoncer les emprisonnements, tortures et autres disparitions dont sont victime les activistes politiques et les journalistes sous Loukachenko et sa dictature. Elles se font kidnapper à la gare routière où elles se rendaient pour rentrer en Ukraine et les journalistes qui couvraient l’événement sont arrêtés par le KGB. Elles sont laissées dans une camionnette pour la nuit puis torturées et menacées de mort. Elles finissent par être abandonnées à l'aube dans une forêt sous la neige.
FEMEN voit l’influence de son mouvement grandir et attirer l'attention de divers partis politiques qui veulent se servir du mouvement uniquement pour servir leurs propres intérêts mais le groupe se voit dans une situation peu enviable pour des féministes : la tentative de prise de contrôle patriarcale du mouvement en son sein même. Victor Sviatskiy qui conseillait et aidait les activistes, veut à présent imposer sa volonté sur les futures activités du groupe. Arrive donc un conflit qui mènera le petit Victor à quitter le groupe. Maintenant, FEMEN n'est plus un groupe ukrainien mais bien un mouvement international qui débute.
- L'internationalisation à travers un événement majeur :
Des poursuites sont engagées contre Inna mais mentionner la destruction de la croix est impossible car elle est innexistante légalement.Elle est tout de même suivie par les services secrets et sera contrainte de s'exiler suite à la pénétration de son domicile par la police. Elle se cache en Pologne puis rejoins la France où elle entreprend d'installer la première branche FEMEN internationnale à Paris.Elle obtiendra l'asile politique francais en avril 2013.
Et en 2015, le groupe d'activistes se voit représenté dans 13 pays : Ukraine, France, Allemagne, Espagne, Suède, Italie, Belgique, Pays-Bas, Israël, Canada, Mexique,Turquie et Etâts-Unis. Ces différentes branches étudient la situation de chaque pays ainsi que son actualité pour agir. Elles participent également à des actions simultanées, des missions conjointes à l'étranger et des campagnes internationales communes. Des partenariats avec d'autres associations féministes se voient également développées.
S'ensuivra des campagnes de coopérations mondiales ayant pour objectif de mettre au point des actions simultanément dans différents lieux ou se relayant de pays en pays.
- FEMEN considère trois grands piliers à combattre
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Les dictatures
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l'industrie sexuelle
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la religion
- Les modes d'actions adoptés
- La manifestation seins nus et la naissance du sextrémisme
- l'usage des médias : soigner le mal par le mal "Par ce que c'est par l'image et sa médiatisatio que les stéréotypes se multiplient, enfermant la femme dans un rôle bien établi par la société patriarcale, c'est par l'image et sa médiatisation que nous décidons de combattre le sexisme."
- Les symboles adoptés :
- la poitrine nue - car l'émancipation de la femme passe par la libération de de son corps -
- ainsi que les slogans les accompagnants - car il est impossible de ne pas le lire - Ils sont courts, percutants et compréhensibles directement internationalement
- des têtes couronnées de fleurs - une référence à la culture populaire ukrainienne patriarcale qu'elles détournent de son symbole premier -
- une attitude agressive et combative - pour inverser la connotation misogyne liée à la nudité féminine -
- l'esthétique d'un carcan de soumission (maquillage exagéré, mini shorts et talons hauts) - un instrument d'irritation contre le système qui à créé ces codes de "beauté"-
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