Femmes et révolution Française
La révolution Française se déroule entre le 5 mai 1789 et le 9 novembre 1799, c'est une époque de lutte pour les Droits de l'Homme. En revanche, les femmes ont été les grandes oubliées de cette période historique ! Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir réclamé leurs droits à grands coups de discours et d'actions collectives !
Lors de la révolution Française, le pays est socialement et politiquement bouleversé suite à la chute de l'ancien régime et l'abolition des privilèges. Il faut alors établir une nouvelle constitution qui aboutira à la Déclaration des Droits de l'homme et du Citoyen le 26 aout 1789. Or, ce nouveau texte de loi ne prend aucunement en compte la condition féminine. Cela mènera à un mouvement de révolte de celles-ci qui contesteront ces décisions par des écrits (comme Olympe de Gouges) ou des actions (Claire Lacombe)
Cependant, il faut prendre en compte le contexte de l'époque : nous nous trouvons dans une société conservatrice et chrétienne. La femme est considérée comme "le principe spirituel du foyer, l'homme le principe juridique". Elles sont donc citoyennes ; oui ; mais en tant que femmes de citoyens.
Les prémices des contestations :
La contestation naît donc d'abord des femmes du peuples (ou tiers état) à Paris et la plupart d'entre elles n'ont pas réellement conscience qu'elles luttent pour leurs droits. Elles demandent seulement de quoi se nourrir, une vie et des impôts moins durs et plus justes. Les premières qui donnerons une dimension féministes à leur combat seront les quelques femmes instruites, en abordant des problèmes quotidiens ... Elles seront très vite persécutées pour cela.
Les femmes sont exclues des débats politiques, La majeure partie des actives au sein de la Révolution n'a pas conscience d'appartenir à une catégorie particulière. C'est donc dans des salons privés que se retrouvent les femmes les plus instruites et de classes sociales les plus élevées pour débattre de la condition féminine. Certains hommes s'y rendent également afin de confronter les points de vue. L'un de ces salons que nous pourrions citer est celui de Mme Roland (que Robespierre fréquentais) mais il y a peu de partisans pour l'égalité hommes/femmes.
Les grands rassemblements :
Totalement exclues des rassemblements politiques, les femmes ne se gênent pas pour autant et rendre dans les tribunes ouvertes au public où elles troublent les débats par leurs interventions, leur permettant une influence sur les législateurs. En cela, elles montrent donc qu'elles s'immiscent dans la vie politique. Ces femmes sont appelées les "tricoteuses", terme anciennement considéré comme injurieux sous l'ancien régime (en référence à une condition sociale fort peu enviable voire misérable) mais qui perdra peu à peu sa connotation péjorative.
Exclues (Oui, encore !) des clubs révolutionnaires, les femmes forment les leurs et tiennent des séances où elles lisent les journaux, les lois et animent des discutions autour de problèmes politiques. Elles s'occupent également de tâches humanitaires
La démocratisation de ces clubs se fait à partir de 1791 où les femmes prennent une part active à la vie politique de leurs régions aux côtés des Jacobins.
À Paris, deux clubs se succèdent :
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le premier (et celui parmi les plus réputés) est la Société Patriotique et de Bienfaisance des Amis de la Vérité (de 1791 à 1792). Il est Fondé par Etta Palm d'Aedlers et plaide pour l'éducation des petites filles pauvres ainsi que le divorce et les droits politiques.
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Puis le Club des Citoyennes Républicaines Révolutionnaires (du 10 mai au 30 octobre 1793).
Lorsque le 18 novembre 1793 Claire Lacombe pénètre au Conseil Général de la Commune de Paris à la tête d’un groupe de femmes portant bonnet phrygien, l'accès leur est interdit par le procureur général avec, en prime, un discours misogyne. C’est par la suite que la Convention décrétera l'interdiction de tous les clubs et sociétés de femmes, le 30 octobre 1793. A partir de cette date, l'interdiction d'assister aux réunions politiques ne tardera pas.
Les combats gagnées (ou non) et fruits des revendications :
Tous ces combats n'ont finalement pas ouvert le chemin de la citoyenneté aux femmes et pour les plus investies, c'est comme si leur révolution avait été dérobée ainsi que leurs droits politiques. Le dit "sexe fort" reste dominant de ces dames malgré tous leurs efforts .... Et pourtant !
La Révolution a bien permis une remise en cause des rapports entre les sexes : les questions taboues jusqu'alors ont été abordé ! Mais faire la découverte que, oui, en effet, les femmes ont une place dans cette nouvelle société ne veut pas dire la leur accorder. (Ce serait trop beau !)
Le droit de vote des femmes ne sera jamais abordé et elles seront plutôt exclues des affaires politiques. Par contre (Oh ! Grand miracle !) leur personnalité civile est reconnue, elles ne sont plus des être humains soumises à la tutelle d'un homme toute leurs vies pour exister, mais bien des personnes à part entière. Avec la Constituante de 1791, leur émancipation civile s'agrandit grâce à l'égalité des droits de successions. Elles peuvent à présent, également choisir de se marier ou non et avec celui qu'elles désirent. Les homme et femmes accèdent également et de façon identiques à la majorité civile.
Les grandes lois de septembre 1792 sur l'état civil et le divorce traitent à égalité les deux époux. La femme mariée est délivrée de la tutelle maritale. La loi dit que le mariage se dissout par le divorce (incompatibilité d'humeur ou consentement mutuel).
Ouverture sur la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne par Olympe de Gouges :
Avec le suffrage universel masculin, la Révolution ouvre l'accès aux droits politiques à un plus grand nombre d'hommes. Plus tôt, les droits politiques étaient réservés seulement aux propriétaires mais la Constitution de 1791 fait naître le suffrage universel (enfin … à moitié). Pour aller voter, il faut :
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être français
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avoir 21 ou 25 ans
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avoir des revenus conséquents ou payer une contribution équivalente à quelques jours de travail (Eh ! Faudrait pas trop demander non plus !)
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ne pas être domestique, ni religieux cloîtré, ni handicapés mental.
Voilà, encore une fois, qui est oublié ? (allez, une petite aide, le mot a bien dû être répété cent fois dans l'article.) Les femmes.
Olympe de Gouges, elle, ça ne lui convient pas vraiment cette histoire, alors la Constitution, elle la reprend, et met tout au féminin ! Et toc ! Il ne fallait pas oublier les femmes. Son adaptation est dédiée à la reine Marie Antoinette.
Sources :
Quel rôle les femmes ont-elles jouées pendant la révolution française ?
Les femmes, oubliées de la révolution française ?
Les tricoteuses pendant la révolution Française
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